Je vous souhaite de ne plus résister à qui vous êtes vraiment. Amour présence.
La Présence que nous sommes est une puissance
cosmique, elle est permanente et ne varie pas.
La Présence que nous sommes est l'origine de toute la
création, là réside la seule réalité.
La Présence que nous sommes est renversante et
bouleversante, elle s'eprend d'amour pour la si petite chose qu'est le petit moi.
La Présence que nous sommes vraiment se déploie dans
tout ce qu'elle n'est pas.
Et elle regarde, elle voit. Elle se délecte de son
génie, de sa création.
Pour comprendre cette présence, imaginez que vous
allez jouer dans une pièce de théâtre et que vous êtes absolument enjoué de vous prêter à cet exercice. Vous êtes vierge, sans histoire, votre réalité est l'être, le silence et l'immobilité
consciente d'elle-même.
Jouer à être une personne est pour vous une expérience
drôle, un jeu palpitant. Une pièce projetée comme une télé-réalité.
Vous vous attribuez un rôle en concertation avec le
metteur en scène.
Vous avez le meilleur, le premier rôle. Toute la pièce
tourne autour de vous.
Cela se joue en plusieurs actes et dedans plusieurs
scènes. Il y a un thème principal qui impacte votre rôle. Le héros que vous êtes a à coeur de traverser ses épreuves, sa destinée. Ici de l'émotion, des forces en opposition, du suspense, des
retournements de situation, des prises de conscience, du rire...tout pour captiver votre performance et brillance d'acteur.
Vous recevez le texte au fur à mesure et toutes les
indications pour l'interpréter. Vous êtes enthousiaste et engagé. Vous prenez les choses sérieusement dans cette formidable mise en scène. Vous savez que c'est un jeu (faux) qui s'exerce à jouer
vrai.
Vous mettez tout en oeuvre pour incarner le personnage
et vivre à travers lui tout ce qu'il va éprouver.
Le texte sort de votre bouche mais vous n'êtes
absolument pas concerné par ce qu'il raconte. C'est de la pure fiction. Vous l'interprétez du mieux que vous pouvez. Vous cherchez à être un bon acteur et à faire corps entièrement avec ce que
cherche à exprimer le principal intéressé, l'auteur. Vous donnez tout votre coeur, toute votre ardeur, tout votre être pour pénétrer le personnage et ressentir comme lui ressent, penser comme lui
pense, bouger comme lui bouge.
Vous finissez par bien le connaître, par tout voir à
travers sa vision limitée de lui-même, du monde, par le comprendre, par le défendre.
Du matin au soir, pour être un bon acteur, vous
répétez, vous travaillez sans relâche votre rôle. C'est bon, vous rêvez comme lui pourrait rêver de lui. Vous l'aimez encore davantage.
Tout ce qui est vécu par le personnage vous touche,
vous donne une épaisseur. Les choses de la forme vous envahissent. Vous perdez pied. Vous expérimenter les tourments, les désirs, les manques, les joies, les valeurs, les contradictions du rôle. Vous
jouez des relations intenses et tout prend de l'importance. Vos partenaires rentrent en vous. Vous êtes à 100% investi dans cette chaire.
La pièce a un début et une fin. Vous portez le
personnage avec amour et beaucoup de soin jusqu'au bout. En quittant le plateau de la scène vous savez qui vous êtes et vous quittez le costume théâtral. Il reste dans votre
coeur.
À moins de sombrer en lui et de ne plus être
réellement vous.
Cette métaphore se rapproche de ce qui est en train de
se dérouler véritablement dans ce grand théâtre cosmique.
Le personnage est fictif. L'être interpréte un jeu qui
se déroule dans le moment présent.
La bascule tragi-comique survient lorsque cela qui est
neutre et libre de toute cette comédie où mascarade se prend à devenir le personnage. Lorsqu'il oublie son identité véritable et se croit être le rôle de l'acteur, c'est le drame. La folie est
là.
Il est pris à son propre jeu. Il ne se rend même pas
compte, cela se fait tout doucement et insidieusement. Le plaisir de jouer être ce rôle est à son paroxysme, l'habitude d'endosser ce costume, les identifications de toutes parts, pensées, émotions,
corps ont une sorte de prise tel un puissant aimant.
L'attention est entièrement focalisée à un endroit. Le
personnage. Et ici, tout se rigidifie. Cette ultra concentration de l'attention agit comme une fixation. L'acteur est en burn-out de lui-même, harcelé par lui-même, en lui-même. Il se rêve maintenant
victime et il blâme les autres et le monde. Il tisse son chagrin. Triste la vie ici, il est séparé de tout, de lui-même, de la vie entière. Il devient le faux, mais en lui, tout au fond de lui, la
vérité le titille.
Tout est sujet à tension. L'existence devient
problématique. Je crois devoir penser mon personnage, ameliorer ses chances de réussir, performer, gagner des médailles, produire, éviter de faire des erreurs, réagir correctement, faire des choix,
construire une famille, une carrière ...
Un tas de choses à penser. Oublier ses blessures qui
saignent depuis toujours. Serrer les dents quand ça fait mal. Exploser en vol ou tout garder en soi....
L'éveil, c'est simplement sortir de ce mensonge.
L'éveil, c'est comme sortir le matin de son lit et voir que tout est un rêve.
Être est simple. Je me laisse aller à ce qui est là.
Tout se produit sans effort et sans moi. C'est absolument déconcertant au début et drôle en même temps. Le corps est dans une détente, une fluidité naturelle.
C'est bon être présent. Être chez soi. En moi, je sens
l'hiver. Ce froid qui coule de moi, c'est une glace à la vanille. Le ciel de décembre a un bleu qui vient des rêves de mon coeur. Ce début d'année vient de mon éternité qui joue à
recommencer.
Ce qui résonne est liberté, rien n'a d'importance
sinon courir et jouer après mon présent, un éclat de rire. Mon coeur est un temple du toucher. Les mots ont des ailes. Ils contiennent la caresse de mon univers. Les mélodies délicieuses qui volent
comme cette petite et délicate goutte d'eau qui danse à ma fenêtre. Tout est pour moi source intarissable de joie.